Je suis contente de vous écrire aujourd’hui. Je prends ce temps, alors que j’ai une liste de choses à faire assez infinie, mais ce que j’ai le plus envie de faire, c’est de vous écrire, alors yala.

Je suis en transition. Ces derniers temps, je suis beaucoup en mouvement, car je crois que j’ai grandement besoin de faire bouger des choses dans ma vie. Donc je bouge. haha

Cet hiver, j’ai passé une drôle de période, je me suis sentie vulnérable, fragile. J’ai surfé sur cette énergie qui fait aussi partie de la vie. Et oui, la vie est mouvement, et c’est tout un art d’apprendre à savourer les bons moments et à traverser les périodes plus contractées.

Ces dernières années, quand je vivais des moments plus sombres, j’avais tendance à vouloir les transformer, à vouloir les changer et vite retrouver une belle énergie. Ça marchait pas mal, mais c’est comme si je voulais a tout prix fuir l’inconfort et ne pas vivre ce que je qualifiais de “négatif”. Cette fois-ci, je n’ai pas cherché à vouloir changer, j’ai plutôt essayé de m’accueillir toute entière et de me reconnaître aussi dans ce “caca”. Parce que, je suis convaincue que ces moments sont à notre service et qu’ils ont du sens, parce que je sais qu’aucun humain est “toujours” à fond, “toujours” au top, “toujours” positif.

Me reconnaître aussi dans cette vulnérabilité a été un cadeau. J’ai découvert que je pouvais compter sur mon mec, qu’il était là, solide et capable de m’acceuillir tel que j’étais. J’ai découvert que c’était bon aussi pour mes filles de voir que même quand je n’ai pas la grosse patate, l’amour est là et qu’il se partage quel que soit la forme. J’ai découvert que je pouvais compter sur mon équipe, qu’elle était solide elle aussi. Et j’ai pu (enfin) être faible, douter, et m’abandonner dans cet espace.

Depuis début avril, comme je vous disais plus haut, je mets du mouvement dans ma vie. J’ai commencé par m’offrir une immersion avec Franck Lopvet, stage intense qui m’a aidé à voir ma vie autrement, à décaler mes points de vue, à me sentir plus libre.

J’ai ensuite passé une semaine en Corse, en famille. C’était un gros kiff pour moi. Une fluidité, une évidence, que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Pour moi, c’est souvent challengeant de m’abandonner et de profiter pleinement, sans avoir mille trucs en tête. La, c’était doux, c’était simple. L’essentiel !

Cette semaine, je suis à l’atelier, et nous allons animer notre stage “Cercle de femme et macramé” avec mon amie Julie. Je suis excitée et j’appréhende un peu, c’est une première, et c’est donc l’inconnu….Mais je sais que ça va être puissant.

Et dans 5 jours, je pars seule aux Baléares. Parler espagnol, visiter de nouveaux endroits, me reposer, ne pas avoir de programme. Je suis trop heureuse de m’offrir ce cadeau. Ça fait des années que je ne suis pas partie seule, et je sens que ça va être bon.

Quand j’ai pris cette décision, j’ai mon syndrome de l’imposteur qui s’est réveillé ++. “Mais quoi, tu ne vas pas laisser ton mec solo avec les enfants si longtemps ! Mais attend, ça se fait pas de partir autant alors que toute ton équipe bosse à fond, c’est pas cool !“

Mais je crois qu’il faut lui faire fermer sa gueule parfois à celui-là, et puis écouter ce qui pousse dedans, cette intuition, ce désir, qui attend juste qu’on suive la voie. Je m’honore donc et je me choisis, en ayant la certitude que tout ce que je fais pour moi, rend aussi service à ceux qui m’entourent.

Je n’ai pas parlé de mon vitiligo, mais je vais quand même vous en dire deux mots. Cette maladie, qui dépigmente ma peau s’est réveillée il a un an et me challenge de ouf. Je passe par des phases de rejet, d’acceptation, de dénis, d’incompréhension, de doutes… Bref, ça change vite, d’un jour à l’autre, et je sens que c’est un sujet qui va encore me faire bosser un moment. Mes mains sont toutes dépigmentées et j’ai des tâches qui apparaissent un peu partout. Ce qui est le plus dur pour moi, c’est l’arrivée sur le visage. L’image de soi, le regard des autres, la beauté, vous voyez ce que je veux dire. Mais encore une fois, malgré tout ce que cette maladie me fait traverser, j’ai confiance et je sais que la vie à un plan pour moi. C’est sûrement pas pour rien, c’est évident.

Bon, voilà, c’est l’heure pour moi de fermer l’ordinateur et d’aller retrouver les miens.

Je vous souhaite tellement de vivre votre vie pleinement.

Je vous souhaite de ne pas oublier de respirer.

LOVE